jeudi, septembre 24, 2015

Une main sur le coeur et l'autre sur le pot d'échappement

Suite aux révélations par l’Agence fédérale américaine de protection de l’environnement, de la fraude Volkswagen sur les émissions polluantes de ses véhicules, Ségolène, ministre de l’Écologie, déclare qu’elle a lancé une enquête approfondie (enfin pas trop quand même) et demandé  à l’UTAC (Union Technique de l’Automobile, du Motocycle et du Cycle), de faire des propositions d'action.

L'UTAC est la compagnie privée qui fait actuellement les tests pour les constructeurs et pour la puissance publique, c'est dire si on peut être parfaitement rassuré sur la valeur des résultats et  sur l'enquête à venir.

Ségolène a également demandé mardi aux constructeurs français de "s'assurer que de tels agissements n'ont pas eu cours en France". Comme si il y avait le moindre doute, cher Tartuffe !

C'est un peu dommage, mais c'est le moment même que le parti écolo choisit pour se suicider à petit feu dans les vapeurs délétères des élections régionales et juste avant la COP 21 pour un accord universel sur le climat !!! Chapeau l'intuition politique...

Sur la fraude Volkswagen  on renvoie à l'UFC Que choisir ?

La consommation et les émissions polluantes des voitures servent de base à l’attribution du label écologique, au versement d’un bonus écologique ou, à l’inverse, à l’application d’une taxe. L’enjeu est donc de taille pour les constructeurs, notamment sur le marché des entreprises qui représente aujourd’hui près de la moitié de leurs ventes. Pas étonnant qu’ils mettent alors tout en œuvre pour limiter les émissions de leurs modèles lors du passage des tests d’homologation. Quitte à annoncer des chiffres bien loin de la réalité dans les catalogues commerciaux, ce que chez Que Choisir, nous dénonçons depuis longtemps. Déjà lors d’une enquête en 2011, nous avons démontré que  les constructeurs minimisaient les consommations de leurs véhicules  .Une pratique qui perdure toujours avec, comme principale cause, un protocole de mesure qui n’est plus du tout adapté à la réalité comme nous le signalions dans une autre enquête il y a quelques mois.

Nos tests de voitures confirment constamment ces écarts. Par exemple, nous avions mesuré le 3 septembre 2015 les émissions d’une Golf VII 2.0 TDI 150 BlueMotion. Sa consommation moyenne s’est établie à 4,5 l/100 km et les émissions de CO2 atteignent 145 g/km. De son côté, le constructeur indique sur son site Internet des valeurs moindres : respectivement 4,1 l/100 km et 106 g/km. De même, Audi annonce une consommation moyenne de 5,9 l/100 km et des émissions de 154 g/km de CO2 pour son SUV Q5 3.0 V6 TDI Quattro, mais nous avons mesuré en juillet 2015 des valeurs sensiblement différentes : 7,1 l/100 km et 228 g/km de CO2 !

Connaissant parfaitement les conditions du test de mesure des consommations (donc des polluants et de CO2), les constructeurs sont à même de paramétrer le logiciel de gestion du moteur pour le rendre plus sobre dans ces phases de fonctionnement particulières. Mais, dans la réalité, le moteur ne fonctionne quasiment jamais selon ce protocole. En outre, le type de conduite est déterminant pour l’appétit d’un moteur. Ainsi, entre un chauffeur modèle qui adopte une conduite tranquille et un autre plus nerveux, la différence peut attendre 40 %.

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