lundi, octobre 13, 2008

Le 104

J'ai pleinement satisfait aux exigences de la badauderie parisienne et suis allé visiter l'ancien local des Pompes funèbres de la rue d'Aubervilliers, promu pompes à finances après une restauration à 100 millions € (frais de fonctionnement annuel de 10 millions € ! ) et nouvelle thébaïde de la création artistique de la Ville de Paris.
Les locaux sont superbes.
Les "oeuvres" présentées sont de celles qui provoquent les réactions bien connues et marmonnées à la ronde. Y se foutent de nous ! Tout ça avec nos impots ! Moi j'y pige rien !
De l'art fonctionnaire quoi, financé par des fonctionnaires pour des fonctionnaires avec beaucoup de vocabulaire autour : appropriation, convivialité urbaine, installation, projet participatif, collectif de travail, pratiques amateurs, frontières et confins...
La certitude de passer à côté et le soupçon d'être pris pour un gros couillon. Les recettes du succès, quoi.

La visite du quartier qui entoure le 104 vaut en revanche le détour. Au championnat du monde des désastres urbains, les fonctionnaires de la ville, les architectes, les urbanistes et sociologues, les HLM et les élus de la ville ont fait très très fort et terminent au coude à coude avec la Bucarest de Caucescu ou le paradis berlinois de Honecker mais définitivement en plus cradingue et plus recherché dans le détail laid. Le batiment des allocs est à lui seul l'étron absolu, le caliban insurpassable, archier partout...

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