Éric Emmanuel Schmitt, auteur d’un beau livre sur un enfant malade, Oscar et la dame rose, a publié une lettre ouverte à Hollande reproduite ici :
« Cher Président, Je m’appelle Oscar, j’ai dix ans, je vis à l’hôpital Necker, à Paris. Je t’envoie cette lettre au sujet de mes parents. Ils ne vont pas bien et ça m’inquiète. Déjà que ma leucémie, ça leur avait coupé la chique et qu’ils ont mis vachement longtemps à me reparler normalement, mais maintenant ils paniquent !
Hier, des crétins ont attaqué l’hôpital, ils ont pété les vitres, ils ont tagué les murs, il y avait des débris partout. Mes parents, ils ont peur, ils crient qu’on ne respecte plus rien, ni l’enfance, ni la maladie, qu’il n’y a plus rien de sacré, qu’ils s’angoissent davantage pour moi : je ne suis pas en bonne santé et pas non plus en sécurité. Certains des crétins, ont même écrit sur les vitres, pour nous, les enfants : « Ne travaillez jamais ». C’est con, parce que, lorsqu’on est malade, en fait, on a envie de guérir pour retrouver une vie normale, l’école, les copains, tout, quoi.
Bon moi, d’accord, je risque de suivre leur conseil, aux crétins, parce que, vu que ma greffe a raté, il n’est pas certain que je vive longtemps. Alors, cher président, je n’écris pas pour moi parce que c’est un peu trop tard mais j’écris pour mes copains et mes parents : qu’est-ce qu’on peut faire contre les cons ? T’es Président, tu dois avoir des lumières. Bon, je te donne pas de conseil, t’es président, tu dois savoir. Je compte sur toi. Bisous, Oscar. »
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