vendredi, février 26, 2016

Tribuables, à vos poches

AREVA, la perle atomique française, a encore creusé sa dette l'an dernier de 2 milliards €, menaçant de devenir un naufrage d'une ampleur commensurable avec  celui de l'affaire du  Crédit Lyonnais, référence indépassable de la gestion de l'Inspection des finances (coût estimé à l'époque de 140 milliards de Francs)

Conséquemment, le gouvernement refile le cadavre pourri à EDF dont l'état est actionnaire à 85%
et qui en 2016 craint le risque lié au projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, le financement de ce projet de plus de 23 milliardsd'euros étant difficile à boucler alors qu'EDF est déjà engagée dans le projet « Grand carénage » de 50 milliards € pour la prolongation à 60 ans de la durée d'exploitation de son parc nucléaire français ; le risque lié à la reprise d'Areva NP, qui dépend encore d'une sanctuarisation du projet OL3 (réacteur EPR en construction en Finlande) et de la conformité de la cuve de l'EPR en construction à Flamanville ; la chute des prix du marché de gros de l'électricité, où EDF vendait encore ses kWh 41 €/MWh début 2015 alors qu'en février 2016 ce prix est tombé à 26 €/MWh ; si EDF est couvert pour 2016 par des ventes à terme, il a bâti son compte de résultat 2017 sur un prix à 37 €/MWh, et compte tenu de ses volumes de ventes exposés aux prix de marché, un écart de 10 €/MWh induirait un manque à gagner de 2,3 milliards € de marge brute en 2017, et de 3,1 milliards € en 2018. La baisse des prix de marché permet aux concurrents d'EDF de proposer des offres de marché plus compétitives que le tarif réglementé encore souscrit par plus de 90 % des foyers ; fin 2015, la suppression des tarifs réglementés pour les entreprises a fait perdre à EDF 30 % de parts de marché. Enfin, la révision du coût du site de stockage de déchets nucléaires Cigeo a imposé à EDF une provision supplémentaire de 800 millions € (Wikipedia)

Gaz de France (état actionnaire à 80%) se porte si bien que son cours de bourse a quasiment été divisé par deux depuis la privatisation de 2005. Le PDG de GDF Suez, désormais Engie, Gérard Mestrallet a sévèrement été touché par ces résultats et a seulement touché 1,8 millions € en 2014. On l'a même puni en le prolongeant pour deux ans hors limite d'âge.

Il n'y a pas que l'agriculture qui se porte bien. Honneur aux énarques visionnaires et aux gestionnaires avisés.




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