jeudi, décembre 10, 2009

Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue

disait Albert Einstein.

77 députés (en comptant large), dont un particulièrement allumé, étaient présents lundi pour participer au débat de très haut niveau sur l'identité nationale.

77 c’est pas mal, c’est plus que la moyenne générales et ordinaire des présences en séances non télévisées, le dernier budget ayant été (par exemple) voté par 38 députés.

77 c’est moins que les 130 députés (des vrais Français) qui proposent de bannir les drapeaux (maghrébins) lors des cérémonies de mariage.

Extrait du débat dit parlementaire mais de haute tenue !

M. Nicolas Dhuicq.
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers camarades, mes chers compagnons (Rires et exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR), la France, c’est avant tout un socle commun de trois mille ans d’histoire européenne. Nous sommes les lointains descendants de ces guerriers achéens partis pour l’honneur et la gloire assiéger la cité d’Asie mineure qu’a chantée Homère. (Nouvelles exclamations sur les mêmes bancs.) Nous étions trois cents à combattre aux côtés du roi de Lacédémone pour sauver les cités libres de la Grèce que symbolise la tapisserie derrière moi, et où régnaient la philosophie et la liberté. Nous étions ces patriciens qui se soulevèrent contre l’iniquité des Tarquins pour fonder la République romaine.

M. Jean Mallot. Il a fumé la moquette !

M. Nicolas Dhuicq. Au cours de ces trois millénaires d’histoire, nous fûmes des deux côtés, à Gergovie comme à Alésia, mais aussi à Teutobourg, car nous sommes aussi les descendants de ces peuples germains et celtes qui, librement parmi leurs pairs, savaient élire un chef. Nous avons été forgés par quinze siècles d’histoire de France, quinze siècles pendant lesquels nos rois, nos empereurs et nos Républiques ont su travailler sur deux axes principaux : séparer l’intime et le public, renvoyer le pouvoir spirituel à ses affaires et forger le pouvoir temporel en les séparant.
La laïcité, mes chers camarades, mes chers compagnons, n’est pas née simplement par un beau jour du xviiie siècle. Elle est la lente construction de quinze siècles d’histoire nationale.

M. Serge Grouard. C’est vrai !

M. Nicolas Dhuicq. C’est cela, la France. La France, c’est aussi ce travail d’unité nationale, de cohésion de la nation, de lutte contre les potentats locaux. Et quand j’entends ces duchés provinciaux et ces comtés départementaux oublier qu’ils participent de la nation, je veux leur rappeler que l’État est le seul unificateur, le seul juste mesureur des libertés individuelles et locales. Cela ne nous a pas empêchés de graver dans le marbre de la Constitution l’existence de ces langues que l’on dit régionales et la libre indépendance de ces territoires.
La France, c’est aussi une langue, une langue ciselée, précise, qui permet aux amants et aux amantes d’explorer précisément toutes les profondeurs de l’âme humaine, toutes les nuances du sentiment humain.

M. Jean-Paul Bacquet. Apportez-nous le Trombinoscope, qu’on sache qui est ce député ! (Sourires.)

M. Nicolas Dhuicq. C’est aussi la langue de la diplomatie précise. Quand l’anglais s’occupe de l’action, le français est obsédé par le résultat. C’est cela, et plus encore, la France.
Ce sont aussi des valeurs, les valeurs de l’universel, car la France a cette destinée spéciale d’être universelle. La France et le français, ce sont aussi ces valeurs d’égalité entre les hommes et les femmes, de respect du corps humain qui n’empêche pas la recherche, d’interdiction du travail des enfants et de liberté de pensée. C’est ce pays où le libre penseur et le croyant peuvent cohabiter sur des fondations judéo-chrétiennes qui respectent l’individu et permettent cette liberté de pensée et de parole dont, ici, nous bénéficions tous aujourd’hui.
C’est cela, et plus encore, la France. C’est cette identité qui nous oblige à donner chaque jour le meilleur de nous-mêmes. Nous devons extirper de nos rangs la haine de nous-mêmes, la repentance permanente, la culpabilité enseignée, pour retrouver – que l’on soit noir ou clair de peau, et quel que soit l’endroit où l’on est né – la fierté nationale, qui s’est forgée dans les tranchées. Corses, Bretons, Basques, originaires d’Extrême-Orient ou d’Afrique ont versé leur sang pour la liberté, dans la boue et la douleur. Être français exige la grandeur et le meilleur de nous-mêmes. Chaque jour, à chaque instant, nous devons retrouver ce chemin de la fierté. C’est ce débat que j’attends, c’est ce débat que souhaite le peuple. Par-delà les clivages politiques, montrons, dans cet hémicycle, que nous savons ensemble retrouver le chemin de la grandeur et de la fierté nationales.

Aucun commentaire: