Les reculades de Darcos, les plongés-coulés de Pécresse, le coucouche-panier de Bachelot et les bugs d’Albanel sont une étonnante démonstration du savoir faire gouvernemental, de celle dont on nourrit les études de cas dans les bons départements d’administration publique (à l’étranger, est-il besoin de le préciser ?)
Comment des réformes dûment pensées (enfin on peut oser l'imaginer ?) peuvent-elles systématiquement foirer ignominieusement et mettre les populations qu’elles entendaient servir dans la rue, le couteau entre les dents, sur des sujets pour lesquels l’impérieuse nécessité de la réforme est parfaitement consensuelle.
Du grand art.
On analyse ici la procédure pour foutre l’électeur dans la rue.
1. Consensus donc sur la nécessité de la réforme. Annonce gouvernementale. On va voir ce qu’on va voir et voir ce qu’on a jamais vu. Effet gorille se frappant la poitrine.
2. Le cabinet du ministre (97% d’énarques) élabore un projet en consultant et écoutant uniquement des énarques et les mecs qui vont dans leur sens et le sens de leurs intérêts bien compris. Effet La voix de son maître.
3. Tour de piste sommaire avec les forces vives des syndicats représentatifs dont on se fout de l’opinion et qui de toutes façons bricolent d’abord à protéger leur survie vu que le taux de syndicalisation est inférieur à 7%. Effet placebo.
4. Présentation en conseil des ministres et écriture, fissa, du texte emberlificoté que les personnels concernés découvrent avec surprise ou effroi. Effet surprise du chef.
La suite vous la connaissez par coeur : la chienlit, les dérobades tactiques, les modifs en urgence, le caca indémerdable que seule l’approche de l’été viendra dissoudre sans le résoudre. Fin de l’acte un. La pièce continue. Au baisser de rideau, on aura le quart d’une réforme baclée, ni faite ni à faire, avortonne, brouillonne, inserviable...
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