Je viens de lire les mémoires de Jean Chrétien, premier ministre du Canada pendant 10 ans, dont les mandats successifs coïncidèrent avec la stupéfiante convalescence du Canada (où je vécus de 92 à 96)
Rappelons dans les années 90, pêle-mêle, la diminution drastique du nombre de fonctionnaires et du coût de fonctionnement de l’état, la réforme territoriale (restent seulement 2000 collectivités territoriales contre 34000 en France), le retour à l’équilibre puis aux surplus budgétaires, la réduction considérable de la dette, les investissements dans la recherche et la formation, le retour au plein emploi, l’augmentation du niveau de vie etc.
Tout ça sans énarchie de droit divin, sans trop de politiciens incrustés à vie et autres prébendiers parasitaires, sans cumul des mandats, sans une bureaucratie et des pouvoirs publics cancéreux, sans millions de HLM, sans brûlement de voitures et guerres de banlieue, sans grèves à répétition et à CGT, sans préfectures tous les 50 km, sans faire la guerre en Irak (et sans fâcher les Américains !), sans grosse corruption, sans…sans…mais avec beaucoup d’allogènes : 16 millions de Canadiens sur 33 millions sont des immigrés de la première génération ( de tous poils et de toutes religions)
J‘avoue que pour qui n’a jamais vécu là bas et qui passe une vie coincée entre la préfecture de police et la Mairie de Paris, c’est un peu irréel d’imaginer un pays raisonnablement et simplement gouverné, avec un minimum de corruption, une bureaucratie assez polie, une obsession pour la juste dépense et un très faible absentéisme parlementaire.
Lisez Chrétien, c’est exotique.
Note : Voilà le type même de rapport totalement inimaginable au Canada, celui sur les grands chantiers culturels français, archétypal de la gestion bananière et républicaine.
Note 2 : Alors que la commission Olivennes met les droits d’auteur dans la main des généreux intermédiaires que sont la FNAC ou la SACEM, lisez la proposition que font les auteurs canadiens à leur gouvernement pour résoudre le problème du piratage en ligne. Another world.
Désolé, j’ai été un peu long, c’était mon quart d’heure canadien !
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