Le Bouton de la Société générale est une grosse verrue. On a du mal à imaginer qu’un seul zozo superdoué de 30 berges lui ait collé, sur une durée de un an, une ardoise de 5 milliard € au nez et à la barbe du fin contingent d’énarques pantouflards et de HEC virtuoses qui peuplent les directions des risques et la très distinguée Commission bancaire de la Banque de France. Comme d’hab, ceux-là regardaient ailleurs.
On en est pas encore au trou du Lyonnais, mais les dénégations officielles (nous avons les meilleurs systèmes au monde de contrôle et d’autocontrôle !) sont trop nombreuses, coordonnées et rassurantes pour ne pas laisser à penser que les mecs au bord du trou en sondent difficilement la profondeur et que la belle histoire du trader fou va se révéler un peu courte.
Le zozo superdoué fait d’ores et déjà un excellent bouc émissaire qui évitera (peut être) de poser la question de la compétence des banquiers du désastre.
Bouton s'autoflagelle et abandonne six mois de son salaire annuellement fixé à 3,2 millions €. Il pourra tenir car selon un classement établi en février 2006 par le magazine "Capital", Daniel Bouton avait réalisé la plus belle opération de stock-options de 2005 et empoché une plus-value de 4,384 millions d'euros.
C’est un brillant lui aussi : Benjamin de sa promotion à l'ENA et plus jeune inspecteur des Finances, Daniel Bouton est nommé directeur de cabinet d'Alain Juppé au Budget en 1986, à l'âge de 36 ans, et devient, à 46 ans, le plus jeune président de banque. Il entre à la Société Générale en 1991, en tant que directeur à la Présidence. Il lui faudra à peine six ans pour accéder, en 1997, à la fonction de PDG du groupe. Il lui faudra moins de temps pour se faire racheter par un collègue compatissant.
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