mardi, décembre 11, 2007

La grande solitude des donneurs de leçons

Se proclamer (unilatéralement) patrie des droits de l’homme est un mouvement chic, politiquement correct et avantageux.

Il flatte l’électeur de bonne conscience, jette un voile pudique sur les sous-sols de la République (les droits de l’homme, c’est pour les autres, la preuve, ils sont logés aux affaires étrangères) et chatouille désagréablement la gôche socialo-démocrate version 7ème arrondissement, dont ce fut un des lampions les plus décoratifs dans les fêtes antistaliniennes.

Il permet accessoirement de s’offrir la distraction d'une sous-ministre pleine de charme et de diversité, et (coup de menton) de condamner les mauvaises actions de gouvernements lointains et exotiques dont personne n’a rien à faire.

Malchance ou malédiction : Plus souvent qu’à leur tour, les pays les plus violeurs des droits de l’homme sont ceux qui génèrent un gros business et/ou qui ont du gaz ou du pétrole.

Et les avantages moraux tournent aux désagréments, la posture à la contorsion et la morale à la duplicité.
C’est plutôt rassurant mais montre à l’évidence que c’est lourde gageure que de donner des leçons à la terre entière sans faire rigoler le parterre. En effet, si on ne parlait qu’à des pays et dirigeants propres sur eux, ce pourrait être la grande solitude.

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