On sent la fraîcheur, le renouveau, la nouveauté, l''imagination qui ont présidé à l'accouchement de la liste de ces proprios (pour beaucoup assez fripés) de la République. Ils n'ont en général aucune idée sur l'éducation, l'économie ou le chômage, tous sujets peu porteurs et qui n'intéressent personne, mais sur la question du qui nous sommes ils sont prolixes et pataugent à l'envie dans l'identité, les Gaulois, l'immigration, la France chrétienne et éternelle et autres oripeaux des 11 novembre d'avant-guerre.
Ils sous-entendent tous, mais comme ils sont polis ils n'explicitent pas mais suggèrent avec le ton patelin et la mine gourmande du curé de Lyon qui s'occupait des scouts, la formule magique Dehors les Arabes, en espérant faire basculer des citoyens inquiets et, plus important, des sectateurs d'extrême-droite
Le truc n'est pas nouveau. Le 19 juin 1991, au cours d'un dîner-débat du RPR, Jacques Chirac prononce le discours d'Orléans, le discours du bruit et de l'odeur...Juppé était déjà là...
« Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs […] Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à la Goutte-d'or où je me promenais avec Alain Juppé il y a trois ou quatre jours, qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ! [applaudissements nourris] Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur [rires nourris], eh bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et il faut le comprendre, si vous y étiez, vous auriez la même réaction. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela. Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial, et il faut enfin ouvrir le grand débat qui s'impose dans notre pays, qui est un vrai débat moral, pour savoir s'il est naturel que les étrangers puissent bénéficier, au même titre que les Français, d'une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu'ils ne paient pas d'impôt ! [...] Il faut que ceux qui nous gouvernent prennent conscience qu'il y a un problème de l'immigration, et que si l'on ne le traite pas et, les socialistes étant ce qu'ils sont, ils ne le traiteront que sous la pression de l'opinion publique, les choses empireront au profit de ceux qui sont les plus extrémistes...
Réponse à l'époque de Le Pen, le vrrai : Je suis surpris qu'on m'emprunte mon discours, tout en continuant à me diaboliser. Les Français préféreront toujours l'original à la copie
Bingo!
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