L’avertissement d’avoir à tenir ses comptes publics, que la Commission européenne adresse ce jour à la France, est un triomphe inégalé de nos élites à la veille du jour où notre cher vieux et incomparable pays est amené à prendre la présidence de l’Europe devant l’univers ébloui.
Par une malice de l’histoire, la réprimande arrive le jour de la conférence des finances publiques, un bidule inventé par le séraphique Villepin pour faire croire que le gouvernement gouverne et gouverne bien, ce qui était faire preuve d’un optimisme assez irraisonné.
Si on attend prudemment pour juger des résultats du présent règne, c’est très exactement les 26 années cumulées des grandioses présidences de Mitterrand et Chirac qui nous ont amené sur ce pied de gloire exaltante, puisqu’avant 1981 la dette publique était quasiment inexistante.
Il faudrait les talents d’Isée, d’Isocrate ou de Démétrios de Phalère pour trouver les mots pertinents et les phrases justes qui permettraient de qualifier l’attitude, les services et la moralité de notre bien-aimée classe politique dont tout laisse à prévoir qu'elle va gérer la crise commençante du pétrole avec la compétence affirmée et le mépris de toute démagogie qu'elle a mis à gérer les finances publiques.
In petto, je me demande comment traduire en grec ancien ces aphorismes de notre poète national, Coluche dont l'élégance de la forme ne rend pas forcément assez compte de la justesse du fond :
La moitié des hommes politiques sont bons à rien. Les autres sont prêt à tout La différence entre eux et les oiseaux, c'est que de temps en temps les oiseaux s'arrêtent de voler.
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