L’EMOC vous connaissez ? Non, la visite en vaut pourtant la peine.
C’est l’établissement public (ministère de la culture) chargé des grands travaux culturels de l’état (genre restauration du Grand Palais ou aménagement de l’université Paris VII dans le 13ème) et destiné à pallier la traditionnelle impéritie bureaucratique.
La Cour des Comptes s'emploie à tresser les lauriers de l'excellent gestionnaire à cet énorme boursouflure énarchique :
- Retard de 32 mois en moyenne pour l’achèvement des travaux (45 mois pour la Cinémathèque)
- Budgets dépassés en moyenne de 33% (63% pour le musée de l’Orangerie)
Pas rancunier, le contribuable leur confie maintenant les travaux du chantier de la BNF à Richelieu. 150 millions € pour se faire la main et fin des travaux en 2014. On retient son souffle.
Un extrait coquinet du rapport de l’audition sénatoriale sur le sujet dont le style retenu ne parvient pas à masquer les turpitudes :
Evoquant les facteurs identifiés par l'enquête, M. J P a relevé la sous-évaluation manifeste et systématique des coûts et des délais qui apparaît comme une forme de pratique permettant d'obtenir l'accord pour le lancement des opérations. Il a aussi évoqué la complexité juridique de celles-ci et les relations entre l'EMOC et les maîtres d'oeuvre, qui reposent sur un système de gestion des opérations spécifique, lourd, et comportant un recours à la rémunération au temps passé. Il a également regretté l'insuffisante implication opérationnelle de l'EMOC dans la conduite des travaux, qui ne permet pas de « mettre en tension » les chantiers. Enfin, il a souligné l'instabilité des programmes architecturaux, caractérisée non seulement par les aléas de chantiers et les extensions de programme, mais aussi, trop souvent, par les « préférences changeantes », auxquelles l'EMOC ne peut pas résister, des responsables des opérations, qu'ils soient cabinets ministériels, directions centrales ou établissements utilisateurs des immeubles.
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