lundi, mai 22, 2017

Confiance du marché

Hier au marché c'était la foule des grands jours de fête, foule des candidats aux législatives et de leurs distributeurs de tracts.

Même le grand seigneur de la circonscription, le magnifique Cambadélis était là, futur ex premier secrétaire d'un PS qui cherche la soupe, lui qui ne se mélange jamais à un peuple qui pourrait salir son costar et ternir le ciré de ses pompes, entouré d'une forte escouade d'humanistes et secondé par le maire de l'arrondissement. L'heure doit être grave pour justifier un tel déploiement soudain d'affection envers le peuple.

Courageux les maigres représentants déboussolés de la droite Baroin qui naviguent loin de leurs eaux, intrépides les écolos qui viennent draguer dans un quartier bétonné à mort par les promoteurs, optimistes les thuriféraires du jeune et brillant candidat macronien, égarés les candidats divers qui visent seulement a se faire rembourser des frais (faut bien vivre), sautillants les mélanchonistes qui te préparent la grande révolution trotskiste du remplacement final...tout ça dans la plus grande indifférence générale des acheteurs de légumes et vendeurs de poisson qui n'en pensent pas moins et souhaiteraient simplement ne pas avoir comme député une copie de l'ancien.

Peut être aussi pensent-il à Octave Mirbeau dans La grève des électeurs ?

Les moutons vont à l'abattoir. Ils ne disent rien, et ils n'espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit.


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