La France a suspendu vendredi soir la diffusion internationale des mandats d'arrêt visant des responsables officiels marocains dans l'enquête sur la disparition de l'opposant marocain Mehdi ben Barka, le 29 octobre 1965 à Paris.
Faut pas trop se presser : C'est le 23 octobre 2007 que le juge Patrick Ramaël a signé cinq mandats d'arrêt internationaux visant des Marocains : le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine; Abdelhak Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires); Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l'un des membres présumés du commando marocain qui a enlevé l'opposant marocain; Boubker Hassouni, infirmier et agent du Cab 1, une des unités des services marocains ultra secrète; et Abdelhak Achaachi, également agent du Cab 13.
Rappel : Chargé d'organiser la participation des mouvements révolutionnaires du tiers-monde à la Conférence tricontinentale qui devait se réunir à La Havane en 1966, ben Barka est intercepté peu après son arrivée à Paris devant le 151 boulevard Saint-Germain, le 29 octobre 1965, par deux policiers français l'inspecteur principal Louis Souchon (chef du groupe des stupéfiants à la Brigade mondaine) et son adjoint Roger Voitot ( défendus plus tard par Maître Floriot), qui le font monter dans une voiture où se tient également un membre de la pègre parisienne, Julien Le Ny. On ne le reverra jamais.
Cette « interpellation » est commanditée par Antoine Lopez, chef d'escale d'Air France à l'aéroport d'Orly et Honorable correspondant du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE). Elle implique également à des degrés divers trois autres personnages obscurs : Georges Boucheseiche (ancien membre de la Gestapo française sous l'Occupation, qui rallia le gang des Tractions Avant à la Libération, il fut également, dans les années 1960, un barbouze anti-OAS, puis un actif militant du Service d'action civique), proche de Jo Attia, et Jean Palisse et Pierrot Dubail, ses hommes de mains.
Lors du procès Ben Barka, Lopez fut fortement soupçonné d'avoir agi sur instructions du général Oufkir, et le 7 juin 1967, le verdict fut ainsi prononcé : les deux policiers furent condamnés à 8 ans et 6 ans de réclusion criminelle, Antoine Lopez à 8 ans.
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