Enttäuscht von Hollande
Die
französische Regierung und der Stahlkonzern ArcelorMittal einigen sich auf die
sanfte Schließung der Werke in Lothringen.
Les
sidérurgistes de Lorraine ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes s'ils ont pris
les promesses de campagne du socialiste François Hollande au pied de la lettre.
Ils font aujourd'hui les frais de la partie de poker qui a vu s'affronter le
gouvernement français et le magnat indien de l'acier, Lakshmi Mittal. On
pouvait s'attendre à que ce dernier ait tous les atouts en mains dans le bras
de fer sur l'avenir des hauts fourneaux de Florange. S'il a sauvé la face de
son gouvernement en concluant un accord a minima, François Hollande
n'a pas sauvé les hauts fourneaux pour autant.
N'y avait-il vraiment rien d'autre à obtenir qu'un
compromis boiteux ? Il est à coup sûr décevant pour les électeurs de
gauche et les syndicats de voir "leur" gouvernement reculer, la queue basse, après que l'un de ses
ministres les plus en vue s'est mis à rouler des mécaniques devant les caméras
et a menacé de nationaliser le premier sidérurgiste de la planète, allant même
jusqu'à le déclarer "persona non grata" en France. A posteriori, tout cela fait l'effet d'un coup de bluff
minable.
Paris s'est payé de mots alors qu'il ne pouvait pas
suivre, ni politiquement, ni financièrement. Du fait de son endettement massif,
l'Etat français est vulnérable aux pressions et n'a pas les moyens d'investir
dans l'industrie sidérurgique. Du reste, un plan de sauvetage public de
Florange risquait de créer un précédent qu'invoqueraient - à bon droit - tous
les autres secteurs touchés par la crise. François Hollande ne l'ignorait
pas : il n'entendait brandir la menace d'une nationalisation qu'en dernier
recours et n'a jamais réellement eu l'intention de passer à l'acte. Mais cette
stratégie ne trompait personne. Et comme le ministre du Redressement productif
Arnaud Montebourg, François Hollande s'est tourné lui aussi en ridicule. Son
arme de dissuasion s'est révélée n'être qu'un pétard mouillé et ne terrorisera
plus aucun patron dans les luttes à venir sur le front de l'emploi.
Le gouvernement a laissé passer sa chance de faire un
exemple et de montrer qu'il peut être réellement aussi ferme dans ses actes
qu'il peut (parfois) l'être dans ses discours.
VON RUDOLF BALM
Traduit du Die Tageszeitung
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