Regardez et écoutez les discours d'Obama, le 5 avril à Prague, le 5 juin au Caire ou le 7 juillet à Moscou ou bien encore le 11 juillet à Accra. Ce qui frappe et qui en explique peut-être le succès, ce n'est pas le charisme de l'homme ni le talent de l'orateur, mais le fait qu'il parle, tout uniment, de morale.
Osera-t-on dire qu'il est socratique ?
«Socrate ne fut donc d'aucun parti; lui-même n'aspira jamais à gouverner l'État. Toute son ambition était de préparer les hommes au commandement. Il croyait que former des hommes sages, modestes, tempérants et justes, c'était former des citoyens. C'est en ce sens seulement qu'il fut un réformateur politique. Le vrai politique, à ses yeux, n'était ni celui qui possède le sceptre, ni celui qui a été élu par les premiers venus ou désigné par le sort, ou qui s'est emparé du pouvoir par la violence, mais celui qui sait commander. Or, l'art de commander, c'est l'art de connaître et de choisir les hommes, de s'en faire obéir et respecter. C'est là un art qui ne s'apprend pas seulement sur la place publique, et qu'on n'acquiert pas en flattant le peuple, mais par l'étude de soi-même, par la pratique de la tempérance et du courage.»
(Paul Janet, Histoire de la science politique dans ses rapports avec la science morale, Paris, Félix Alcan, 1887)
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