A l’aube d’une nouvelle vague de froid, la mort de l’abbé Pierre tombe pile poil, entre les tentes du canal St Martin qui y sont toujours et la légendaire bureaucratie incapable de trouver une solution : Il y avait 2000 SDF à Paris en 1954 (les clochards à l’époque), ils y sont aujourd’hui près de 15 000, et 100 000 en France. On mesure le progrès.
Le gouvernement et les media, le cœur en bandoulière, la main dans la main et l’autre sur le micro, en rajoutent dans l’émotion qui submerge, l’hommage unanime, l’hagiographie dégoulinante et la biographie édifiante qui occupent le bon peuple toujours sensible aux belles histoires.
Accessoirement ils cachent les SDF, tenaces et toujours gênants, derrière la pèlerine du saint homme.
S’il était encore vivant, pas sûr que l’abbé accepterait des obsèques quasiment nationales et furieusement récupératrices aujourd’hui, la béatification et la panthéonisation demain.
Pas sûr non plus qu’il ne les accepterait pas, car l'homme était archi doué pour la promo et la pub.
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