lundi, avril 30, 2012

La philosophie est de retour

 "Sans frontière, il n'y a pas de Nation, il n'y a pas d'Etat, il n'y a pas de République, il n'y a pas de civilisation."
(Sarkozy à Toulouse)

Où diantre va-t-il chercher des trucs pareils ?


Le soleil passe les frontières sans que les soldats tirent dessus. (Salim Jabran)

dimanche, avril 29, 2012

Comme si des choses comme ça étaient possibles !


René Galy-Dejean, ancien député-maire UMP du XVe arrondissement de Paris et ex-trésorier de campagne d'Edouard Balladur pour la présidentielle de 1995 a accusé ce dernier et son ex-directeur de campagne Nicolas Bazire d'avoir ordonné le dépôt en banque de 7 millions de francs en espèces et d'en avoir caché l'origine, dans le dossier Karachi

Le site d'information Mediapart publie une note qui prouverait que le colonel Kadhafi aurait donné son "accord de principe" pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

jeudi, avril 26, 2012

Les Halles creusent le trou

Le coût du chantier des Halles dépassera désormais le milliard € pour une estimation  initiale de moins de la moitié. Et le coût final ? Le triple de l'initial. S'il n'y a pas de retard.
Un fleuve d'argent qui nourrit beaucoup de petites rivières.
La mathématique du béton est comme les fruits murs, juteuse. Tout ça pour remplacer un désastre architectural par une catastrophe architectonique.


mercredi, avril 25, 2012

Nicolas Le Pen (Wall Stret Journal)


Even by local standards, the French President's recent burst of xenophobia is pretty cynical.

French President Nicolas Sarkozy has ramped up the anti-immigrant rhetoric in recent days, telling a TV audience last week that France has "too many foreigners" and offering to cut the number of immigrants admitted to France by half should he be re-elected to a second term. Then on Sunday, before a monster rally in a stadium near Paris, he threatened to suspend France's participation in Schengen, Europe's internal borderless-travel zone, unless it is reformed to better keep out the great unwashed.

Even in France, it rarely gets more cynical than this. The attacks on immigration are an attempt to woo supporters of Marine Le Pen's xenophobic National Front ahead of the first-round poll on April 22. Mr. Sarkozy trails his Socialist rival, Francois Hollande, 29% to 27%, according to a recent poll for Paris Match magazine. Ms. Le Pen comes in third at 17%. Little wonder that's where the Sarkozy camp is now mining for votes.

Still, the immigration talk is mainly a cover for French anxiety over their increasingly rickety welfare state. Mr. Hollande's answer for keeping the system afloat is a 75% top marginal income-tax rate, which may do something for emigration but won't do anything to improve France's budgetary health. Mr. Sarkozy, by contrast, argues that "at a time of economic crisis, if Europe doesn't control who can enter its borders, it won't be able to finance its welfare state any longer."

This is an ugly thought, not only for the ugly sentiments on which it plays but also as a textbook example of economic illiteracy. Not least among the threats to France's welfare state is an aging (and increasingly long-lived) population and a birth rate that—while the highest in Europe—is still below the replacement rate. Barring fundamental cultural changes, only immigration can maintain an active work force large enough to pay for the growing rolls of pensioners and dependents.

The real task for the French government is to ensure that those immigrants are assimilating properly, and to create economic conditions in which they can thrive with the rest of France. Mr. Sarkozy no doubt understands that. But we wonder if Mr. Sarkozy also understands that transparent displays of cynicism like this one have brought him to his current political predicament.

lundi, avril 23, 2012

Aladin et la lampe du FN

Les génies qui ont concocté la stratégie de Sarkozy vont finir au cachot.
La droitisation des idées (la sauce arabe par exemple) devait lui ramener les voix du FN. C'est le lapin qui a eu le chasseur et le FN qui profite !
Sont bons les stratèges.

Ceci étant, le choix  entre la peste et la vérole reste l'objet de spéculations. Bloomberg signale cependant que l'exportation de capitaux de la France vers l'Europe du Nord atteint des niveaux grecs ou espagnol. Il y a des penseurs qui ont choisi.
En silence. Les clowns ne les ont pas entendu. Le spectacle continue. Les sondages aussi. Qu'est ce qu'on rigole !

dimanche, avril 22, 2012

Ô, temps suspends ton vol !

Les clowns de la radio font de gros efforts pour dissimuler les résultats du premier tour, connus de tous ceux qui fréquentent le site de la Tribune de Genève, depuis 16H30.
http://www.tdg.ch/monde/premiers-chiffres-hollande-tete/story/18659584

Il faut stopper Internet aux frontières

vendredi, avril 20, 2012

Circus Perpetuo

La campagne électorale s’arrête un peu tôt. On ne s’en lasse pas de cet état d’apesanteur. Le monde n’existe plus, l’Europe non plus, nous sommes maitres de notre destin, nous remodelons notre histoire, nous effaçons le passé, nous repartons à zéro, vers la gloire. Réformes, reconquêtes, augmentations, industrialisation, relocalisation, tout est possible, facile, dans le doux ronron des promesses qui sont autant une caresse de l’irréalité que la certitude de l’irresponsabilité. Heureusement, passée la présidentielle, les législatives arrivent.

jeudi, avril 19, 2012

Rétro

Twitter et ses petits camarades vont naturellement contrevenir à nos lois électorales qui datent, les jeunettes, des temps d'avant les écrans. Nous aurons le résultat du vote très tôt dans l'après midi de dimanche prochain.

Le débat sur la compatibilité de nos lois électorales et de la société de l'information est nourri, truffé d'expertise, d'une haute tenue démocratique et morale, comme l'est le discours des candidats qui traitent d'une France disparue entre 1916 et 1945, dont il s'agirait d'améliorer la gouvernance idéale.

Les candidats devraient pourtant savoir que l'on est passé à l'électricité...

mercredi, avril 18, 2012

Amigos

Hirsch, Aillagon et Lepage, sarkozistes halal en d'autres temps lointains, voteront Hollande dimanche prochain.
L'idéologie commande !
L'habileté aussi.
Fine manoeuvre, discret mouvement ! Dans la panique annoncée par ceux qui ont tout à y gagner, espérance secrète que la choses passe inaperçue, sauf du nouveau gardien du trésor...

Un traître est celui qui quitte son parti pour s'inscrire à un autre ; et un converti, celui qui quitte cet autre pour s'inscrire au vôtre (Clémenceau)

lundi, avril 16, 2012

Le Sarko nouvo est arrivo

Dans la boite aux lettres, la lettre au peuple français (c'est nous qui payons) sur papier chic et liseré bleu blanc rouge.

Le mode est incantatoire, les placebos ajustés par la myriade d'énarques qui ont contribué, la tonalité franchement sentimentale mais le programme est mince, aussi mince que celui du capitaine de pédalo.

Pas un seul mot sur le traitement des véroles qui plombent le déficit budgétaire et accroissent si fort la dette , et qui vont nous engloutir. C'est la faute à l'Europe, au monde, aux étrangers, à la mondialisation...

Ah si qu'on était seul ! que la planète serait jolie !

samedi, avril 14, 2012

Sarkauzabois

La situation doit être grave.
On fait appel aux réservistes.
On bat le rappel.

Nicolas Sarkozy a officiellement reconnu samedi la responsabilité du gouvernement français dans "l'abandon" des harkis après la fin de la guerre d'Algérie en 1962 (Reuters)

vendredi, avril 13, 2012

Le maintien de l'harmonie sociale

La Cour des Comptes le révèle : en 2010 l'Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles. 51 % de plus pour former un Parisien qu'un Niçois.

C'est assez normal. Pourquoi irait-on éduquer des fils de pauvres qui pourraient réussir, et priver nos enfants de leur juste part d'héritage.

Regardez le monde du spectacle : on ne compte plus les fils et filles de... légitimes héritiers du talent de leurs parents et rentiers de leur célébrité. Pourquoi aller chercher à l'extérieur du cercle familial des gens qui en plus pourraient avoir plus de talent ?

La politique différentielle de l'état envers l'éducation permet de maintenir les structures sociales ( beaucoup de pauvres sous-éduqués, peu de riches mais bien formés) donc la stabilité et la continuité. Hollande et Sarko, même combat !

jeudi, avril 12, 2012

Le changement c'est maintenant

J'ai reçu dans ma boite aux lettres le programme de Hollande.
C'est un assez joli catalogue de promesses truffées à la langue de bois, avec rien pour fâcher et tout pour ne pas parler des vrais problèmes.

Même la photo de la bonne bouille du candidat a été photo-shoppé à mort pour faire passer le capitaine du pédalo au statut de capitaine du Titanic.

J'attends le poulet du Sarko.

lundi, avril 09, 2012

Qu'ils arrêtent, tous !

Dans un rare mouvement d'unité nationale, les candidats à la présidentielle qui comptent sont à peu près d'accord pour créer un ministère du permis de conduire, de la viande immigrée et de la fiscalité baroque.

dimanche, avril 08, 2012

Les oeufs de Pâques

Plus le gouvernement lutte contre la pollution dans les villes, plus la pollution augmente (33 jours de mauvais air à Paris depuis le début de l’année, du jamais vu), appuyée par une conversion massive des véhicules lourds et des particuliers vers le Diésel.
Et un p’tit cancer, un !

Plus le gouvernement simplifie l’examen du permis de conduire pour le mettre à la portée de tous, plus il est cher, plus les délais sont longs et plus le pourcentage de recalés élevé, à tel point que ça devient un sujet de candidat à la présidentielle.
Et une p’tite promesse, une !

vendredi, avril 06, 2012

Reconstruction(45-58)

Ce dossier est publié à l’occasion de l’exposition "Photographies à l’œuvre, Reconstruction des villes françaises 1945-1958", présentée jusqu'au 20 mai 2012 au château de Tours et organisée conjointement par le Jeu de Paume et la Ville de Tours, en collaboration avec le ministère de l’écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
http://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=1616&lieu=6

jeudi, avril 05, 2012

Plus c'est gros, plus ça passe ?

Nicolas Sarkozy promet dans son projet pour le prochain quinquennat de ramener les finances publiques françaises à l'équilibre en 2016 et prévoit un léger excédent de 0,5% du PIB en 2017, selon un document distribué jeudi par son équipe.(Reuters)

Voir le catalogue des promesses, dans le texte original. Couillon qui y croit.
http://www.politiquessociales.net/IMG/pdf/monprojet_1_.pdf

mercredi, avril 04, 2012

Coup de blues

Evidemment, le programme pépère de Hollande pour sa première année de règne est un texte poétique, qui renvoie à la réalité qu'on aurait eue il y a 30 ans, si une série de fous furieux ne s'étaient pas emparés du pouvoir pour le plus grand malheur de notre pays.

Mélanchon, plus sage, n'a pas de programme sauf celui de retrouver le trotskisme de ses origines. Le Pen, plus dissipée veut quitter, l'euro, l'Europe. Quand à Sarko, attablé pour l'heure au banquet des islamistes ( on t'en arrête plus en dix jours qu'en 10 ans de sarkopolice) il prépare la mère de tous les programmes, l'Argamédon de toutes les propositions, au sens ou la bibliothèque de Borges contenait tous les livres.

Fatigue, Madame, je me meurs d'éxécration devant ces histrions, capitaines Fracasse de la politique...
Partez, tous !

mardi, avril 03, 2012

Indignité

Il y a des moments où il est difficile de faire de la dérision. Alors écoutez, et lisez ce texte et maudissez les déments qui nous gouvernent. Ils vendraient leurs enfants pour gagner des voix !

Le sort des diplômés étrangers est indigne
Par Antoine Georges, professeur au Collège de France


Chercheur et enseignant dans deux établissements d'enseignement supérieur, c'est une de mes grandes joies quotidiennes que d'exercer, chaque jour, mon métier au contact de jeunes femmes et jeunes hommes de grand talent venus en France pour y étudier ou y faire de la recherche scientifique - étudiants et élèves ingénieurs de l'Ecole polytechnique, doctorants ou postdoctorants dans notre équipe de recherche, qui compte neuf nationalités pour quinze membres.

Aujourd'hui cependant, j'ai honte. J'ai honte de la manière dont mon pays accueille ces jeunes, des difficultés qu'ils rencontrent pour s'installer et vivre en France, et - le mot n'est pas trop fort - pour les humiliations qu'ils y subissent de la part de services administratifs pourtant chargés de leur accueil. J'ai honte mais je suis aussi - je suis surtout - en colère face au mépris de leur travail et de notre travail dont cela témoigne et pour l'immense gâchis qui en résulte. Sentiments excessifs ? Qu'on en juge sur quelques exemples dont j'ai été témoin au cours de ces derniers mois.

D. est de nationalité vietnamienne (je n'utiliserai qu'une initiale pour chaque nom, par respect pour les intéressés). Après une première formation à l'université d'Hanoï, il est arrivé en France en 2001 en tant qu'élève de l'Ecole polytechnique, après avoir réussi des épreuves d'admission très sélectives. Ingénieur diplômé de cette grande école, il a effectué une thèse de doctorat en physique sous ma direction, puis a été employé comme chercheur postdoctoral pendant deux ans dans un laboratoire français de grande réputation.

Au terme de ce parcours, il a souhaité en 2011 donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle. Sa formation, ses diplômes et plus encore ses compétences de haut niveau en modélisation et en simulation numérique ont rapidement conduit à plusieurs offres d'emploi. Hélas, c'était compter sans la désormais tristement célèbre "circulaire Guéant". Cette circulaire a, nous assure-t-on, été corrigée le 12 janvier. Mais les faits, en ce qui concerne D., sont là : il patiente six mois, le temps que son dossier, épais comme une thèse, constitué avec le plus grand soin avec l'aide de l'entreprise qui souhaite l'embaucher (et qui s'est conformée à toutes les exigences légales de procédure en pareil cas), soit instruit par les services compétents. Le 28 mars, le couperet tombe : son autorisation de travail est refusée !

L'Etat et le contribuable français ont dépensé des dizaines de milliers d'euros afin de donner à D. une formation de très haut niveau. Les enseignants, l'encadrement et tous les services d'une des plus grandes écoles de la République ont mis leur compétence, leur travail et leur enthousiasme au service de cette formation. Et D. le leur a bien rendu : pendant six ans, il a donné le meilleur de lui-même au service de la recherche scientifique de ce pays. Il veut maintenant donner le meilleur de lui-même pour contribuer à son dynamisme économique. Mais D. est au chômage depuis six mois, et on refuse à l'entreprise qui souhaite l'embaucher la possibilité de le faire... J'allais oublier : par une ironie particulière à ces monstres froids que sont les bureaucraties, le jeune fils de D. et son épouse - enseignante titulaire de l'enseignement supérieur - obtenaient la nationalité française - quelques jours avant que ne soit notifié à D. le refus de son autorisation de travail.

K. est de nationalité russe, X. de nationalité chinoise. Ils sont chercheurs postdoctorants dans mon équipe. C'est-à-dire qu'ils ont effectué une thèse de doctorat dans un autre institut (aux Etats-Unis pour K., dans un institut de l'Académie des sciences chinoises pour X.) et qu'ils sont actuellement en France dans le cadre d'un contrat à durée déterminée. Quant à P., également russe, il fut postdoctorant dans notre équipe pendant quelques années, puis y obtint un contrat à durée indéterminée en tant qu'ingénieur de recherche, contrat pour lequel il quitta un poste dans une université suédoise de renom. Qu'ont-ils en commun, outre un enthousiasme pour la recherche scientifique, une grande compétence et une formation de très haut niveau ? Ils ont chacun attendu de longs mois (parfois plus de six mois) leur carte (ou titre) de séjour, et même parfois la simple délivrance du récépissé attestant du dépôt de leur dossier de demande.

Pendant ce temps, leur visa d'entrée ayant expiré, pas question de quitter le territoire français pour pouvoir participer à une conférence scientifique à l'étranger, ou pour voir leur famille - il leur aurait été impossible de revenir en France à l'issue de leur voyage. K., quant à lui, n'a pu se rendre, pour cette raison, à un entretien d'embauche dans une université américaine. Pour chacun d'entre eux, délais et files d'attente interminables, pertes de documents, absence de réponse bien que de nombreuses relances aient émaillé leurs démarches. Finalement, contre 350 euros et après des mois d'attente, ils ont obtenu leur titre de séjour... et ont dû presque immédiatement entamer les démarches pour son renouvellement d'un an, dans les mêmes conditions.

Ces exemples ne sont pas des cas isolés. Ils sont le lot commun des étudiants et chercheurs étrangers aujourd'hui dans notre pays. Partout dans le monde, les communautés étudiantes et académiques savent désormais que venir étudier ou chercher en France, c'est s'exposer à de tels déboires.

Partout dans le monde, la capacité à attirer des étrangers de talent est un critère majeur d'évaluation des institutions universitaires, que prennent en compte tous les classements internationaux. Les institutions d'enseignement supérieur françaises se sont mobilisées pour augmenter leur attractivité internationale. Les conditions actuelles d'accueil et d'emploi des diplômés étrangers gâchent ainsi des années d'effort.

Partout dans le monde, attirer des talents étrangers est considéré comme une chance aussi bien pour la créativité intellectuelle et scientifique que pour le dynamisme économique des pays qui y parviennent le mieux. La politique suivie actuellement en France, au contraire, nuit à l'image comme aux intérêts de notre pays.

Faites passer, pour l'amour du ciel (c'est paru dans Le Monde)