mardi, mars 31, 2009

Un p'tit décret vite fait bien fait

L’union sacrée, il y a que ça de vrai. Le Fillon y est très bon. Rapide comme l'éclair, il pond son petit décret de circonstance avec la gueule tragico-sérieuse qui va avec, un petit décret qui ne mange pas de pain, destiné avant tout à éviter le vote d’une loi et de briser le cœur et les élans des plus goulues de nos élites commerciales et industrielles.

Tout en satisfaisant en apparence à l’ire de la plèbe, il maintient globalement intouchés les bénéfices et prébendes de la plus part des dites élites (les parachutes dorés sont pudiquement passés sous silence, le nombre de compagnies visées est infime) et limite à un an la durée de vie du décret.

Dans les circonstances, ce n’est pas le Quatre Août et on ne peut guère faire plus poli et considéré. C'est même du grand art et une belle opération de communication que l’on dédiera à la à la mémoire de Giuseppe Tomasi, duc de Palma, de Montechiaro, prince de Lampedusa et auteur de l’immortel Guépard dont la phrase ultime est présente à l’esprit de tous les heureux possédants attachés à leurs justes possessions.

Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi!
Si nous voulons que tout demeure en l'état, il faut que tout change

La preuve est apportée ce matin par L'Express sur son site internet en forme de petit coucou à Fillon : Bouton d'or, le président de la Société Générale (qui devient un boulet de plomb), pourrait toucher une retraite d'un million d'euros par an. (Complémentaire et sur complémentaire incluses, on précise)

lundi, mars 30, 2009

Tant qu'on a la santé

C’est devant un hémicycle plus vide que l'espace intersidéral que la loi sur l’hôpital a été votée en première absence de lecture sans que jamais les malades potentiels, usagers et financiers du système ne soient jamais consultés. L’eussent-il été qu’ils se seraient aperçu d’une très grande innovation dans la gouvernance.

Les hôpitaux vont désormais être dirigés par les administrateurs d’hôpitaux et non par des médecins, ce qui est assez unique au monde depuis la disparition du communisme.

C’est l’aboutissement d’un long combat des valeureux sous-énarques de la santé publique (Ecole de Rennes) qui ont fait valoir que l’hôpital est chose trop sérieuse pour être confiée à des médecins et que la gestion énarchique (aux mérites connus et reconnus) est la plus propre à générer les économies qui s’imposent.

A preuve, le directeur du CHU de Caen, Joêl Martinez vient de démissionner pour après avoir dépensé 800 000 € pour la rénovation de son propre logement de fonction.

dimanche, mars 29, 2009

Le triomphe de Jégo ou Tintin sous les tropiques

Vous n'en avez pas forcément conscience mais aujourd'hui est un grand jour pour la démocratie à la française.

Les Mahorais sont appelés à se prononcer aujourd’hui par référendum sur un changement de statut de leur île. Si le "oui" l'emporte (et le référendum est taillé pour, comme la mine est taillée pour le crayon), Mayotte (190 000 habitants dont 60 000 clandestins ou l’inverse vu qu’il n’y a pas d’état civil) deviendra en 2011 le 101ème département français et un gigantesque boulevard d’accès à l’immigration illégale en France pour les populations déshéritées de l’Océan Indien, au premier rang desquelles figure celle de l’archipel voisin des Comores dont Mayotte fait géographiquement parti et a été abusivement arraché.

C’est à Chirac que l’on doit cet agrandissement merveilleux de l’empire et du nombre de tributaires, Chirac qui avait renié une promesse de Giscard de ne pas séparer unilatéralement Mayotte du reste de l’archipel et l’avait maintenu sous la souveraineté française au mépris des lois internationales. Quand il fallait faire des pirouettes exotiques, le roi fainéant n’était pas manchot...

Jégo, le triomphtateur des Antilles, a jugé vendredi que la départementalisation de Mayotte fera entrer l’île dans "une logique statutaire stable" favorable au règlement du problème de l’immigration clandestine... Un expert comme Jégo, on peut lui faire confiance...

samedi, mars 28, 2009

Téléphone bouffi de mauvaises graisses

La Commission européenne, gonflée, juge que les tarifs de la téléphonie mobile sont trop élevés en France et que le marché n'est pas assez dynamique, recommandant l'arrivée d'un quatrième opérateur pour stimuler la concurrence.

Qu’en termes galants ces choses là ne sont pas dites, qu’il n’y a pas un poil de concurrence, que les parts de marché n’ont pas bougé d’un iota, que les tarifs des 3 opérateurs sont les mêmes au millimètre près (par le plus grand des hasards, c’est certain) et que le business du portable c’est un gigantesque racket qui engraisse Bouygues, Vivendi et autres humanistes.!

C’est pas comme si le Conseil de la concurrence n’avait pas conclu que les trois opérateurs mobiles se sont partagé le marché français de 1997 à 2003, en s'échangeant des informations sur leurs abonnés et en définissant leurs parts de marché respectives et n’avait pas condamné à un total de 534 millions € d'amende les trois opérateurs mobiles français pour «entente illicite»

Tout ça c’est du passé…Ah oui ?

vendredi, mars 27, 2009

Feuilleton

C’est du Zola, avec un nouveau titre plus saignant tous les jours, 90 millions € de bonus pour les traders de Natixis, la banque, qui a annoncé la suppression de 1.250 emplois et a perdu 2,8 milliards d’euros en 2008 et qui va recevoir 5 milliards € d’aide de l’Etat sous la direction d’un oint du Seigneur, l’inspecteur général des finances Pérol (nomination saluée avec enthousiasme par le marché et la presse unnanimes)

Ca ressemble à la marche suicidaire des manchots qui sentent la mer mais pas le précipice qui les en sépare.

Naturellement chez le Momo à l’heure de l’apéro, c’est le 93 (1793 s’entend) et le populisme est à fond la caisse. J’aime, m’y complais et m’y vautre lâchement et voluptueusement, ça fait beaucoup de bien en ces temps où les chacals volent bas et où les banquiers font du piqué...

J’y adjoins une solide pincée généreuse d’antiparlementarisme primaire mâtiné de calembours douteux, résolument sexistes et politiquement incorrects, c’est encore meilleur. A mort les pourris, tous pourris, tous à mort, tous kleptos, y touchent tous, tournée générale, tous des voleurs, on remet ça Momo, c’est ma tournée. Un bonus pour tous, Momo, et le peloton pour les autres….

jeudi, mars 26, 2009

Rodomontades et vanteries

Même les gus de GDF, ex monopole privatisé resté monopole, sont tombés dans le bonus copieux. Ca vient récompenser la dangerosité du métier de dirigeant gazier : Le gaz faut aller le chercher loin, souvent profond chez les sauvages, le ramener au péril de la vie et le vendre partout en France, même en Corse, avec la CGT en travers. Quel boulot !

Devant l'accumulation des révélations sur les bonus, le gouvernement, la morale en bandoulière, s'agite véhément pour faire croire qu'il va faire quelque chose. Retenez-moi ou je fais un malheur. Le problème c'est de faire quelque chose qui ait l'apparence d'une mesure dans le sens du poil popu, mais qui soit assez légère pour être oubliée ou révoquée dès qu'on passera à autre chose. Comme le dit le MEDEF, l'autolimitation, ya que ça !

Car au fond, faut pas oublier la doctrine et les questions de principe. Passe moi la rhubarbe, je te passe le séné. Tel qui lundi est censeur de l'état, mardi devient capitaine d'industrie. Molo, molo, pas casser tiroir-caisse...

mercredi, mars 25, 2009

Le grand bal des faux derches continue

C’est une loi de la physique, quand les limites sont franchies, il n’y a plus de bornes.

Quand les salaires et bonus et autres gâteries se montent à plusieurs siècles de SMIC, les mecs te disent que c’est pour éviter que l’étranger s’empare de nos meilleurs cerveaux…

Tu parles Charles… Tu mets le Bouton d’or de la Générale sur le marché [ou les tromblons de la banque d'affaire du Crédit agricole, le bon sens paysan], t’en tires pas un kopeck vu le mégapassif et la scoumoune géante de l’ex meilleur de l’inspection générale des finances (promo Titanic) qu’en a pas loupé une seule depuis Kerviel et les subprime.

Comme en 2004 (c’était l’affaire Messier, autre ex meilleur d’entre nous de l'inspection générale des finances), on reparle -du bout des lèvres- de voter une loi pour limiter la hauteur des vols et des abus de bien sociaux dans les grandes compagnies.

Fort à parier qu’on en causera longtemps, le lobby des salaires en or n’étant pas substantivement distinct de celui des chefs de gangs politiques qui s’étaient parfaitement démerdés en 2004 pour calmer l’ardeur de quelques députés de base un peu naïfs…

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates à la lanterne,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates on les pendra !

mardi, mars 24, 2009

L'armée française a une admirable tradition intellectuelle (Jaurès)

Après un long et méritoire combat d’arrière-garde, le gouvernement va débloquer 10 millions d'euros pour indemniser les victimes d'essais nucléaires dans le Sahara et en Polynésie, a annoncé le ministre de la Défense.

Environ 150.000 personnes ont participé en tant que personnel civil et militaire aux 210 essais nucléaires français - dont une cinquantaine en atmosphère - réalisés dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966 puis en Polynésie française, sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, entre 1966 et 1996.

L'avantage d'avoir tant tardé à décider l'indemnisation est que beaucoup des victimes sont mortes et qu'il en meurt tous les jours.

Le temps que l'on vote la loi, le temps que la commission d'indemnisation soit mise sur pied, le temps qu'elle statue aur les cas individuels, le temps qu'il faudra pour rendre effectif le versement de l'indemnité aux malades, sont autant de temps de gagnés en plus et d'indemnités à payer en moins.

C'est à ce genre de détails que l'on mesure la bonne gestion et l'humanité des services de la Défense, d'autant que les victimes étaient tous des piou-pious ou des prolos, les gradés ayant toujours eu le droit de se mettre à l'abri.

lundi, mars 23, 2009

Bien au chaud, à l’abri des manifs

Dernier compte tenu par Paris Match qui fait dans l'antiparlementarisme primaire : 86 % des députés et 73 % des sénateurs sont des cumulards dont l’empereur, le roi incontesté de l’addition indemnitaire serait le sénateur Jean Bizet (Manche), fils de député, dont le curriculum vitae est si impressionnant qu’on devrait lui élever la statue de l’Ubiquité.

Depuis mars 1983 : maire de la commune du Teilleul
Depuis le 17 mars 1985 : conseiller général de la Manche (canton du Teilleul)
De 1992 à 2008 : président de la Commission de l’agriculture du Conseil général de la Manche.
Depuis le 7 juillet 1996 : sénateur de la Manche
Depuis 2008 : membre de la Commission du développement économique et de l'environnement du Conseil général de la Manche
Depuis le 8 avril 2008 : 4e Vice-Président de la Communauté de communes de la Sélune
Depuis le 13 juin 2008 : président du Pays de la Baie du Mont-Saint-Michel

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux (Ecclésiaste 3)

dimanche, mars 22, 2009

Vive le Luxembourg libre !

Le Luxembourg, pays obscurantiste s'il en est, devient, après les Pays-Bas et la Belgique, le troisième Etat de l'Union européenne à autoriser la pratique de l'euthanasie...en dépit de l'opposition éclairée et militante de l'église catholique dont l'ombre portait pourtant loin en la matière ...comme on le constate en France avec les habiles méandres et chausse-trappes creusées par la Commission Leonetti.

Voici le texte luxembourgeois largement ignoré ici tant il fleure le soufre et risque d'indisposer certains électeurs...à la veille de certaines échéances.
http://www.legilux.public.lu/leg/a/archives/2009/0046/a046.pdf#page=7

samedi, mars 21, 2009

Socard, Darcos en arrière toute

En février, il n'avait 'aucune raison objective' de repousser la réforme de la formation des enseignants. C'est pourtant ce que vient de faire Darcos, ministre (?) de l'éducation nationale, en cédant une nouvelle fois aux syndicats.

Pourquoi ne pas remettre à ces derniers le soin de faire la réforme ? Ce serait plus pratique et ne comporterait aucun risque révolutionnaire.

L'objectif primordial des syndicats enseignants est en effet de continuer à prospérer et que rien ne change dans le merveilleux système actuel : des milliers de permanents sont payés par l'état tout en étant déchargés de classe et mis à disposition des syndicats pour des tâches que chacun s'acccorde à trouver écrasantes mais moins dangereuses que d'enseigner dans un ghetto du 93.

Une carrière syndicale dans l'enseignement, c'est un beau métier sans les risques du dit et avec un avancement plus rapide...

vendredi, mars 20, 2009

Coup de pouce à la Générale

A la Générale, il n'y pas seulement de fins banquiers mais aussi des psychologues sérieusement affutés.

La veille de la mégamanif contre la crise, la banque annonçait la distribution de stocks options à ses mandataires sociaux (patronat) dont 70 000 au Bouton d'or, l'homme qui tirait plus vite que Kerviel (5 milliards €) mais moins vite que les subprimes, déchu de son poste de PDG (à 3 millions € par an) et devenu président de la banque avec 1,5 milliards €.

Les salariés de la Générale sont heureusement ravis de cette délicatesse, car, à travers elle, c'est eux qu'on honore, leur travail et leur modération salariale.

jeudi, mars 19, 2009

Petite prière

Seigneur, dites Lui que ce n'est pas à l'index que se met le préservatif.

mercredi, mars 18, 2009

Danse rituelle pour la pluie

Demain les syndicats de fonctionnaires et assimilés manifesteront pour le bonheur, contre la crise et spécifiquement pour lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales, exiger des politiques de rémunération qui assurent le maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités et pour défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale, des services publics de qualité. Ouf !

A répéter six fois sur l’air vaudou de Les chaussettes de l’archiduchesse sont sèches.

De l’autre côté de la table de poker menteur, partage des rôles, le canard sans tête du gouvernement, ivre de réformes en papier et suprêmement bouffi du juste contentement de lui même (le syndrome Juppé a encore frappé), un parlement croupion, indifférent, déserté par les élus mais pas par les lobbies qui assurent la permanence, qui pond des lois à la mitraillette sans les lire (par ex. Création et Internet)

Nous, au milieu, avec nos enfants qui regardons le saccage de leurs espérances, la volerie de leur futur et la monté inexorable des déséquilibres mortifères. Sympa les sorciers.

mardi, mars 17, 2009

La chasse au poulet est ouverte

Dans les banlieues, les tirs contre la police se multiplient : Pour débuter, pour rigoler et pour s’entraîner le fusil de chasse est parfaitement adéquat, mais très rapidement il va falloir passer à la carabine semi automatique pour le gros gibier.

Et pourtant, vous-vous souvenez, c’était hier, c’était juste il y a un an, le Plan Espoir Banlieues, pour une France fière de sa diversité, Egalité des chances, éducation, sécurité, transports, social, une politique en faveur des banlieues, priorité du quinquennat, révolution des mentalités, pour tous les moyens d’étudier et d’entreprendre… Il nous faut un grand exemple et non pas des grimaces, ni des foirades (Lett. du P. Duchêne, 99e lettre, p. 8)


Méditons, mes Frères, sur la parole de Mocharrafoddin Saadi (Le jardin des roses) : L'excès de sévérité produit la haine. L'excès de l'indulgence affaiblit l'autorité. Sachez garder le milieu et vous ne serez exposé ni au mépris ni aux outrages.


lundi, mars 16, 2009

Cofinagarpagon

Ils s'y sont mis à trois ministres pour définir quelques mesurettes pour mieux encadrer le crédit à la consommation et éviter le surendettement (qu'ils disent pour amuser le public)

La seule chose qu'ils ont oubliée (c'est un accident totalement accidentel et involontaire) c'est de limiter le taux des crédits révolving qui dépassent souvent la limite usuraire.

Exemple :
La Carte Galeries Lafayette applique un taux d'intérêt de 21,08 % jusqu'à 1 524 € etde 20,71% de 1 525 à 11 500 € (Crédit COFINAGA)

Pour mémoire Le groupe des Galeries Lafayette est présent sur trois secteurs de marché:
- Les grands magasins, avec les enseignes Galeries Lafayette/Nouvelles Galeries et le BHV
- Les citymarchés, avec Monoprix
- La finance, avec Laser et Cofinoga.

On va pas se fâcher avec de telles puissances pour si peu, non ? D'autant que l'usure ne rapporte que si on s'en sert.

dimanche, mars 15, 2009

Ode de saison

Inexorable printemps
Les matins gazouillent
les forsythias gambadent
et comme j’arrête le chauffage, le prix du gaz baisse !

Elles sont malines les hirondelles de GDF Suez pour faire leur nid ! Elles ont dépassé tous les objectifs pour 2008 en annonçant d’excellents résultats pour l’année (1,40 € de dividende ordinaire et 0,80 € de dividende exceptionnel par action)

Hirondelles ou rapaces ?

samedi, mars 14, 2009

Porte-avions porte-malheur

Heureusement qu'on a réintégré l'OTAN !
Le porte-avions Charles de Gaulle, le fleuron de la défense indépendante, qui sort de dix-huit mois d'entretien et réparations a un truc qui branle dans le manche et qui oblige à repartir fissa au garage.

On se souvient de la cassure franche d'un morceau d'une pale de l'hélice bâbord, le 10 novembre 2000, entre la Martinique et Norfolk, de l'allongement de la piste d'atterissage prévue trop courte, de l'essai d'un réacteur nucléaire, le 28 février 2000 qui provoqua la combustion d'éléments isolants...

On n'oublie pas non plus le coût de construction de la barquasse donné pour 3 milliards € !

vendredi, mars 13, 2009

Le Limousin se rebiffe

Prenez Deninot, devenu député européen par défaut en 2008 cumulativement président de la région Limousin cumulativement président du Groupement d'intérêt public interrégional du Massif central, chargé du développement du Massif central[sic]

Un rêve, trois fonctions, trois revenus et de multiples indemnités (l'indemnité c'est le meilleur) que les salauds du comité central du PS tentent de briser. Il n'a pas été choisi en position éligible sur la liste aux Européennes. Affreux. Tragique. Scandale.

On lui préfére Weber, limougeot de parachute, l'un des co-fondateurs de la Ligue communiste révolutionnaire, de 1968 à 1976 directeur de son hebdomadaire Rouge et de sa revue Critique communiste, actuellement député européen, tête de liste nord-ouest en 2004. Retraite de sénateur quand même.

Faut partager mec, faut partager.

jeudi, mars 12, 2009

OTAN en emporte le vent

Je suis positivement content que la France réintègre les commandements de l’OTAN.

Metternich et Bismarck sont morts, De Gaulle est mort, Mitterrand aussi, et avec eux un peu de l’Europe du 19ème siècle et des Nations follement dressées sur les ergots de l’orgueil (Qu’un sang impur…)

Les rêves creux d’une diplomatie indépendante font place, très lentement et péniblement, à l’impérieuse nécessité européenne puisque, aussi bien, les communismes ont disparu dans les chiottes de la honte. La défense indépendante, joujou mili, c’est du pipo, à chaque fois on a eu besoin de l’Amérique pour se sortir du feldgrau.

Les membres de l’OTAN sont en général des voisins, quelquefois d’anciens ennemis devenus amis, souvent de vieux alliés, toujours heureusement des démocraties plus ou moins achevées. Leur village est le notre, c’est chez nous.

C’est ce que disait Guy Mollet (grand ancêtre des socialos actuels avec, en plus, la classe) le 19 avril 1966 en déposant une motion de censure contre le gouvernement de Pompidou et la décision de sortie de l’OTAN au nom des groupes Socialiste et du Rassemblement démocratique (dont François Mitterrand était un membre hé hé…)

A voir le film de la motion de censure, un morceau d’anthologie et une belle leçon de français :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/50annees/660419-cdg-pom-leg2.asp

mercredi, mars 11, 2009

Et un p'tit dernier devant l'écran !

Mettant à profit le vote de la loi sur l’hôpital, les députés interdisent la vente d’alcool et de tabac aux mineurs mais autorisent la publicité de l’alcool sur Internet au motif, sans doute, que les mineurs ne fréquentent absolument pas Internet.
Les pinardiers sont vigilants et les députés dévoués.

mardi, mars 10, 2009

Le progrès a des progrès à faire

Le projet de loi HADOPI (antipiratage) imposée par le gouvernement, est aujourd'hui devant les députés toujours en avance d‘une révolution technologique, qui vont la voter de confiance, très vite, sans l’avoir lue, devant un hémicycle vide.

Censée requinquer les fortunes flottantes de quelques majors du disque et de l’image (comme si les mecs avaient eu besoin des pirates pour faire de mauvaises affaires) la loi monte une usine à gaz d’une rare transparence démocratique dont on peut prédire, sans risque d’erreur, qu’elle va rencontrer un très vif succès populaire et réconcilier la jeunesse avec les tontons macoutes et les békés (les expressions sont à la mode) de l’establishment politico-culturel et de la SACEM réunis.

La loi vient trop tard dans un monde trop techno et les geeks du réseau auront vite fait de remettre les fonctionnaires d’Albanel et des majors à leur place ; au fond de la classe, près du radiateur, essayant de comprendre comment le 78 tours et le microsillon 33 tours ont pu leur échapper et disparaître.

Pour mémoire : Le Paquet Télécom devrait passer en deuxième lecture devant le Parlement européen le 22 avril. L'amendement 138, déposé par les eurodéputés Bono, Cohn-Bendit, et Roithová précise : « en vertu du principe selon lequel aucune restriction aux droits et libertés fondamentales des utilisateurs finaux ne doit être prise sans décision préalable de l’autorité judiciaire en application notamment de l’article 11 de la charte des droits fondamentaux, sauf en cas de menace à la sécurité publique où la décision judiciaire peut intervenir postérieurement »

Et hop hadopi !

lundi, mars 09, 2009

Fortune carrée

Voilà, noir sur blanc les dernières stats du millefeuilles administratif gaulois, qui sont autant de raisons pour que la réforme si modeste du rapport Balladur soit diligemment enterrée.

D'autant que les dirigeants des pays, communautés et syndicats ne sont pas élus. Ces places sont les prises et trésors de guerre des élus par ailleurs et cumulards de même, infiniment prisés car les avantages qui en découlent ne sont pas mesquinement limités par les (modestes) exigences de la démocratie municipale.

La France compte aujourd'hui:
· 26 régions dont 4 outre mer,
· 100 départements dont 4 outre mer,
· 36788 communes,
· 345 pays,
· 16 communautés urbaines,
· 169 communautés d'agglomérations,
· 2393 communautés de communes,
· 11739 SIVU, syndicat à vocation unique,
· 1451 SIVOM, syndicat à vocation multiple,
· 2943 syndicats mixtes!

dimanche, mars 08, 2009

Mêmes causes, mêmes effets

La Réunion empile sur ses 2500 km2 (c'est à dire moins de la moitié de la surface d'un département métropolitain moyen) un conseil général, un conseil régional, une préfecture et 3 sous-préfectures, 2 sénateurs et 2 députés sans compter les cantons et les communes et la foultitude des services académiques, économiques, commerciaux, statistiques, de police etc.
Pas étonnant les surprimes des fonctionnaires sont une mine d'or :

Rémunérations DOM TOM : + 40 % aux Antilles et en Guyane, + 53 % à la Réunion. Indemnité d’éloignement : de 10 à 23 mois de salaires pour deux ans d’affectation. Retraites : entre + 35 % à la Réunion et + 75 % à Wallis-et-Futuna (cf député Laffineur devant la commission des finances de l'Assemblée)

samedi, mars 07, 2009

Un rapport ne fait pas le printemps

Le rapport de Balladur sur la simplification du mille feuilles des collectivités territoriales est plein de suggestions mignonnes, d’idées gentilles, de suggestions aimables et de trucs pour faire des économies : réduction à 15 du nombre de régions, élection des conseillers départementaux et régionaux lors d'un même scrutin en 2014, généralisation de l'intercommunalité, création de 11 "métropoles" dont le Grand Paris et disparition des cantons.

Ne vous donnez pas la peine de le lire sauf si vous voulez savoir ce que bricolent nos 555 000 élus avec les montagnes d’impôts et taxes qu’ils nous rackettent avec une ponctualité digne de tous les éloges.

Trop de niveaux d’administration territoriale et trop de collectivités locales à chacun, ou à certains, de ces échelons ; caractère imparfaitement maîtrisé de la dépense publique locale en raison notamment des excès des financements croisés, enchevêtrement des compétences, vieillissement de la fiscalité directe locale, insuffisance de la démocratie locale dans la mesure où les vraies décisions sont, de plus en plus, prises au sein des EPCI dont les responsables ne procèdent pas du suffrage direct, absence de prise en compte de la diversité des situations sur l’ensemble du territoire national : telles sont les principales critiques adressées à notre système d’administration locale.

Eh oui…vous pensez que les grands féodaux de la république, les commendataires des régions , les prébendiers des départements vont se laisser déposséder de leurs cassettes et magots, de leurs avantages en nature et en espèces, sans réagir violemment. On touche là le nerf à vif, c’est une question de vie et de mort, touche pas à mesbagnoles et à mesargents. Faudrait-il en être inhumainement réduit à travailler pour faire fortune ?

vendredi, mars 06, 2009

Dr Jégo, I presume ?

En réglant (enfin ?) au bout de 45 jours (c'est à dire en acceptant finalement ce qui était initialement refusé) au coût de 1 milliards € la situation guadeloupéenne, le gouvernement a fait preuve d'une maîtrise incomparable de la gestion politique des crises qui ne demande qu'à s'appliquer en Martinique et à La Réunion.

Jego Home est dispensé de crise et se consacrera à l'administration de Clipperton et des Iles Crozet, fort heureusement désertes, et à la préparation du réferendum du 29 mars 2009 sur le projet de loi de départementalisation de l’île de Mayotte.

Ce statut de département d’Outre-mer (DOM) renforcerait, à partir de 2011, « l’ancrage définitif » dans la France de Mayotte, qui deviendrait ainsi une « Région ultrapériphérique » de l’Union européenne. Un « ancrage » et un projet de référendum pourtant illégaux pour la communauté internationale au regard des vingt résolutions de l’ONU reconnaissant Mayotte comme comorienne, et condamnant fermement la France depuis 1975.

jeudi, mars 05, 2009

Vive la crise !

La crise n’a pas que de mauvais côté. Elle en a même de très bons. Merci Seigneur pour vos bontés !

Le Sarko est sûr d’être réélu : C’est quand même pas au milieu du gué qu’on va changer de bourrin (aussi carne soit-il) et confier le gouvernail (aussi mal tenu soit-il) à Lou Bayrou (le manque de Pau), à Ségo de Domrémy où au trotskiste de permanence. On sera pas assez couillon pour ajouter la tragédie au drame et l’accident à la catastrophe.

Deuxio. Je te laisse filer les déficits comme aux plus doux printemps des diarrhées mitterandiennes ou balladuriennes. On nous laisse entrevoir les abîmes dès la fin 2010 avec le doublement du déficit en pourcentage du PIB. Olé ! On en a rien à cirer, on sera plus là (mais toujours réélu et cumulard) quand l’addition sera présentée à nos chers petits.

L ‘apesanteur c’est confortable tant que ça dure comme disait le rigolo tombant du 60ème étage en passant devant le 30ème …

mercredi, mars 04, 2009

La presse s'extasie

L'ex-secrétaire général adjoint de l'Elysée, qui entre parenthèses n'a aucune expérience dans la banque de détail, devient aujourd’hui président du directoire des Caisses d'épargne ET directeur général des Banques populaires ET président du conseil de surveillance de Natixis, la banque avortone issus des amours viciés des précédents, qu’un souffle est désormais capable d’emporter…

Trois gros boulots pour un seul surhomme. L’homme est énarque, c'est vrai, et pas un énarque du troupeau, mieux qu’un surhomme, un inspecteur des finances.

En outre modeste, il a demandé comme salaire celui du défunt président des seules Caisses d’Epargne, 1,5 millions €/an. Une misère pour le triple job !

Mânes de Haberer, Levèque, Messier, Attali, et autres camarades de la promotion Titanic, sortez des Enfers et prêtez main forte !

mardi, mars 03, 2009

Au trou

Dans la forêt des rapports, celui de l'enquête parlementaire sur les prisons marqua l'an 2000 sous le titre pimpant Prisons: une humiliation pour la République.

Le projet de loi pénitentiaire examiné à partir d'aujourd'hui au Sénat lui fait suite (il n'y aura fallu que 9 ans) mais pas celle généralement attendue. On rend en effet un hommage appuyé à l'Administration pénitentiaire qui s'est battu avec beaucoup de vigueur et d'intelligence pour conserver ses pouvoirs discrétionnaires d'ancien régime si admirés par l'Observatoire international des prisons.

Pour mémoire, elle attend pour les tous prochains jours -avec une inquiétude parfaitement contenue- le 31ème suicide en cellule de l'année 2009.

lundi, mars 02, 2009

Art de crise

De passage à Pompidou, je tombe sur l'exposition Vides ainsi présentée dans huit salles rigoureusement vides et non moins peintes en blanc :

"Manifestation exceptionnelle, « Vides » est une rétrospective des expositions vides depuis celle d'Yves Klein en 1958. Dans une dizaine de salles du Musée national d'art moderne, elle rassemble, de manière inédite, des expositions qui n'ont rigoureusement rien montré, laissant vide l'espace pour lequel elles étaient pensées.

L'idée d'exposer le vide est récurrente dans l'histoire de l'art de ces cinquante dernières années, au point d'être presque devenue un cliché dans la pratique artistique contemporaine. Depuis l'exposition d'Yves Klein La spécialisation de la sensibilité à l'état matière première en sensibilité picturale stabilisée à la galerie Iris Clert, à Paris, en 1958, les expositions entièrement vides affirment différentes conceptions du vide"

Qu'est-ce qu'on rigole à pas cher chez Beaubourg !

dimanche, mars 01, 2009

De l’art subtil de glisser la poussière sous le tapis

Après plus d’un mois de grève et de manifs, l’affaire de la Guadeloupe se termine résolument en eau de boudin.

L’habile non-agir gouvernemental (je go home), l’indifférence profonde que suscite la cause en métropole, la trouille de perdre le supplément de solde colonial et les juteuses prébendes territoriales conjugués à l’action éclairée du MEDEF et du club des importateurs ont eu raison du conflit qui débouche, par lassitude, par calcul et par lâcheté, sur rien du tout, voire sur pas grand chose.

Le calme revient doucettement (enfin ?), quelques sucettes circulent, les bonnes promesses aussi mais l’essentiel a été obtenu par nos élites : Repousser à demain ce qui ne pouvait plus attendre jusqu’à aujourd’hui, changer si peu pour ne rien changer du tout et maintenir l’aimable statu quo ante.

Mañana es otro dia !