Salut les artistes

On ne saluera jamais assez les qualités éminentes du gouvernement (si on peut appeler ça un gouvernement) qui nous quittera bientôt. Deux lauriers suffisent à tresser, pour la postérité, la couronne des lauréats :

Le taux des prélèvements obligatoires a atteint 44,4 % du PIB en 2006, contre 44 % en 2005. Il s'agit du deuxième taux le plus élevé jamais enregistré en France, après les 44,9 % de 1999. Sur le quinquennat, il a progressé de 1,3 point.

La dette publique s'est inexorablement accrue à 1142 milliards € au 1er janvier 2007, un record absolu que le ministre des finances habille d'une barboteuse rose : La dette a décru en pourcentage de PIB !!!

Mensonges, non, statistiques

Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) baisse encore.
Et au sens des chômeurs ?
C’est que les statistiques du chômage sont aériennes comme les statistiques de la sécu.
Elles penchent dans le sens des vents d’altitude, contournent les dépressions cycloniques et franchissent les frontières du monde connu.
Mark Twain le disait déjà : Il y a trois sortes de mensonges, les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques.

Les mots pour ne pas le dire

La guerilla à la Gare du Nord est un imparable tribut à la qualité de la gestion des affaires publiques depuis 25 ans et le symbole inaltéré du modèle français.
Du coup tous les candidats, mais surtout les propriétaires de la République, lâchant le drapeau et l’identité si fermement tenus jusques à hier, veulent en faire leur miel et en rajoutent dans la glose convenue et la posture bravache comme si l’électeur était né couillon natif idiot de naissance !
Fallait entendre les commentaires ce matin chez Momo à l’heure du petit noir. La décence, hélas, me prive du plaisir de vous faire partager la verdeur du langage populaire.
Devinez qui va gagner à ces petits jeux ? Vite un petit sondage.

Le dialogue d’Avignon ou le rupteur est de retour

Nicolas Sarkozy sur la scène du meeting :
«Les Français sentent que notre système est à bout de souffle. Ils sentent que de nouvelles idées, de nouvelles solutions, de nouvelles propositions doivent être tentées »
Moi un peu plus loin :
Oui, absolument, certainement, complètement, entièrement, parfaitement, vraiment, pleinement, radicalement, totalement.
Nicolas :
«Jusqu'au dernier jour, je serai l'homme qui bouscule les certitudes et les habitudes car je ne me résoudrai pas à répéter ce qui a été fait et a échoué depuis 20 ans»
Moi :
Inch’Allah

C’est les trotskistes qui doivent rigoler

Sur la belle affiche de campagne de Marie Georges je note un fait qui m’inquiète au plus haut point : Il n’est même plus question du parti communiste, du marxisme, de la lutte des classes, de la société sans classe, de la possession commune des moyens de production, du mantra « à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses moyens ».
Aux oubliettes le glorieux passé !
Aux chiottes Marx !
Le PC entre en clandestinité et se déguise sous les oripeaux à la dernière mode de la gauche populaire, antilibérale et quasiment moustachue.
De subitaneis mortibus.

Le Candidat

« D'extraction modeste, proche du peuple, avare de promesses et de flatteries, il fait passer, à l'armée comme à la Cour, le service de l'État avant son ambition.
Dans la guerre comme dans la paix, il conjugue de brillantes capacités intellectuelles avec un sincère respect des hommes qui l'entourent et le servent.
Dommage qu'il soit mort depuis 300 ans déjà » (Herodote.net)
C’était Vauban

P.S. The Belleville Incident
Il est grand temps de mettre un terme à l’insoutenable violence des écoles maternelles envers les forces de l’ordre

Ségozen

Dans la course à l'identité (Prochain arrêt à Patriotisme) le rythme s'accélère et le peloton grossit. Sainte Jeanne Ségo souhaite mettre un drapeau français dans chaque maison.
Je suis d'accord à condition que les forces de police et de gendarmerie soient déployées pour vérifier que les dits drapeaux sont dûment arborés au fronton de chaque foyer et que les mauvais Français soient châtiés.
Pour mémoire : Au disciple qui demandait si le vent agitait le drapeau ou si le drapeau agitait le vent, le moine répondit : C'est l'esprit qui agite le drapeau.

Lettre aux sourds, mal entendants et autres candidats

La mondialisation, c’est 3 milliards d’Asiatiques en marche (entre autres). Alors ne vous trompez pas systématiquement de siècle : La France ne commande plus à grand chose et l’antiaméricanisme n’est pas une potion magique. Le travail, l’assiduité, l’étude et la recherche si.
Seule la politesse et la modestie permettent de tout dire. Notre arrogance et notre propension à donner des leçons sont devenues caricaturales et insupportables aux rares amis qui nous restent.
Si nous continuons à traiter nos noirs et nos arabes (nos étrangers en général) comme de dangereux parasites, le rêve méditerranéen et la digestion coloniale vont tourner au cauchemar et à l’incendie.
L’écologie est une ardente obligation, pas un râteau à ramasser les voix éparses que les Verts débiles ont laissé tomber.
La France n’est plus une île mais une partie de l’Europe. C’est une chance et pas un boulet ou un bouc émissaire.

Crever, oui, mais dans du lisier français, Mossieur

Depuis 20 ans la France est en infraction dans l’affaire des nitrates polluant les rivières bretonnes. Elle aurait dû respecter depuis 1987 une directive européenne datant de 1975, qui limite le taux de nitrates dans les eaux de surface à 50 mg/l.
Le taux est encore dépassé dans onze rivières de Bretagne, qui servent de captages pour de l'eau potable après traitement, selon la Commission qui menace d’une très forte amende…
Le problème récurrent de la pollution aux nitrates dans les rivières bretonnes est lié à la nature intensive de l'élevage et des cultures dans cette région qui représente 7% de la surface agricole française mais rassemble 50% des élevages de porcs, 50% des volailles et 30% des bovins.
C’est à des détails de ce genre qu’on mesure l’efficacité bien connue des gouvernements successifs et des administrations de terrain, et la valeur qu’il faut accorder à la signature des candidats au bas du pacte de Nicolas Hulot.

Le Prince, l'héritier et la rupture (ça fait mal)

Timeo candidati et ecologiam ferentes

Nicolas Hulot découvre qu’il s’est fait rouler dans la farine par les candidats. Tant de naïveté le rend touchant.
La planète peut attendre, cher Nicolas, si seulement vous m'aviez téléphoné, je vous aurais averti.
L’important pour l’heure, c’est la ligne droite finale vers le gros lot. On ne rigole plus avec les sujets mineurs. Il faut nourrir la horde qui piétine férocement derrière.
Alors le CO2, les particules du diésel, les pesticides, le réchauffement ça ne peut pas peser bien lourd face au poids des prébendes, sinécures, bénéfices et royalties en jeu.

Kaka

Ce matin les piliers du centre commercial du quartier étaient maculés des innombrables affiches sauvagement posées, pendant la nuit, pour la candidate écologeuse (elle loge au Sénat)
Deux employés de la Ville les faisaient consciencieusement disparaître au rythme qu’impose la perspective d’un long effort.
Alors, Madame Révolution Ecologique, non seulement on fait son caca (financé par le contribuable) sur le domaine public mais on le fait enlever aux frais de la collectivité.
C’est canin, ça, Madame.

La bande des Quatre

Comme toujours et souvent, je vais aller voter.
Comme me le répètent à satiété les sondages, je suis indécis et versatile, l’âge, les voyages et la sagesse m’ayant appris depuis longtemps la vanité des idéologies et la perversité du vocabulaire (libéral est devenu une insulte)

Il est en effet difficile de choisir entre les trois candidats, les études de toxicité étant très incomplètes. Au-delà de l’empilement des promesses, de la valse des programmes, des entrechats philosophiques et des cabrioles sociâââles, la question est simple :

Qui empêchera la glissade (le mot déclin étant politiquement incorrect) vers l’abîme de la dette, l’obésité castratrice du secteur public et la rapacité accrue de nos élites de plus en plus autoproclamées ?
Qui a dit « personne » au fond de la salle ?

Il n'est point de haine implacable sauf en politique ( d'après Cicéron)

Les éléphants montent sur scène pour défendre la candidate et derechef la descendent dans les coulisses. La madonne des sondages souligne en même temps qu'elle se libère du carcan idéologique du parti dont un des ex-ténor appelle au recentrage idéologique.
Turellement, le pas de quatre est difficile à suivre pour qui n'est pas né dans la maison des Atrides.

Sur un air de tango

Je médite souvent sur l'histoire de l'Argentine et sur le sort tragique qui est le sien.
Comment la dixième puissance mondiale des belles années trente a-t-elle pu se voir expulser de l'histoire et reléguer au rang des pays sont la dette se brade d'occasion ?
Il y a seulement fallu 50 ans de démagogie, de gabegie et de modèle social argentin. C'est à notre portée, non ?

Ô Rage, Ô Désespoir

Faut-il que nous soyons tombés bas sur l’échelle du désespoir politique pour que Bayrou apparaisse désormais comme une alternative aux deux partis des fossoyeurs du pays, qui possèdent la république en bien propre depuis 1981 et l'ont ruinée !

La France d'avant les élections

A mes amis étrangers

A mes amis étrangers qui interrogent sur l'influence de l'immobilier sur le sort des candidats, je me fais rassurant. Il n'y en aura pas.
Tromper le fisc et recevoir des faveurs provoquent plutôt l'admiration et l'envie d'en faire autant tant les Gaulois sont convaincus que, fors l'exemple d'extraterrestres comme de Gaulle ou Mendès, la politique est un métier qui mène à la fortune sans travailler.
A l'heure de l'apéro chez Momo, en bas de chez moi, dites sans rire et à haute voix la phrase suivante :
"Le candidat X (la candidate Y) se présente pour améliorer le présent des citoyens et le futur de leurs enfants"
Succès garanti.
Mais les juges et les inspecteurs des impôts ne vont ils pas être tentés de vérifier les affirmations documentées du Canard enchainé ?
Tentés peut être, autorisés jamais.

Le doigt mouillé

Pourquoi le nombre de chômeurs augmente quand le taux de chômage diminue ?
"En mars 2007, la révision de la série mensuelle de chômage au sens du BIT concerne uniquement une nouvelle estimation des coefficients de correction des variations saisonnières des séries de nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois" et "les dernières estimations d'emploi, nécessaires au calcul du dénominateur des taux de chômage", précise l'INSEE (sic, Ipsissima Verba, VO, en jargon dans le texte), emberlificotée dans ses stats et sous la tutelle des Finances !

La France méritait mieux

La presse ce matin dégouline d'hagiographie chiraquienne. Le Daily Telegraph était moins engagé dans le cirage de bottes :

Convention demands that we say nice things about people when they retire but, in the case of Jacques Chirac, it is not easy.
The man has a certain expansiveness of character, an impressive vitality and a broad range of interests: he is, among other things, an aficionado of sumo wrestling. But, as a politician, he embodied and benefited from much that is wrong with French politics.
It was a similar story when that baleful crook François Mitterrand died in 1996. Margaret Thatcher, not wishing to speak ill of the dead, settled on a deftly crafted tribute: "He was a true European, who embodied the qualities of his country."
Mr Chirac has more in common with his lifelong rival than either man liked to admit. He is charming, inconstant, imposing, dashing and shameless. Accused of gargantuan corruption, he managed to grant himself - along with thousands of other French politicians - immunity.
In 2002, when he faced Jean-Marie Le Pen in the presidential run-off, voters went to the polls with banners proclaiming "Better sleaze than hatred", and "Rather the shyster than the fascist". Mr Chirac won 82 per cent of the vote.
Mr Chirac's genius lay in his ability to reinvent himself according to public demand.
Once known as "Le Bulldozer" for his ability to get things done, he ended by clinging determinedly to office for its own sake. He was, as the mood took him, a free marketeer and a protectionist, a Gaullist and an Atlanticist, a federalist and a Euro-sceptic (he agonised for weeks over whether to come out for Maastricht in 1992).
He won the presidency in 1995 by running, extraordinarily, as the anti-Establishment candidate - despite first having become prime minister 21 years before. He passed himself off as a beer-sipping populist, despite being the very model of a haughty énarque. The wonder is that the old rogue kept getting away with it.
It is said that, in a democracy, people get the politicians they deserve. France deserved better.

Remugles et exhalaisons

Les mots on une saveur. Les goûts et les dégoûts remontent souvent à l’enfance.
Prenez par exemple l’adjectif «national», si souvent mal apparié pour ceux qui ont de la mémoire ou mon âge.
Révolution nationale, préférence nationale, industrie nationale, forces nationales, effort national, parti national, sursaut national…
Alors forcément, Immigration et Identité Nationale, ça vous a un relent de très vieux moisi, un fumet de braconnage du coté de chez les irréductibles Gaulois amis des Germains.

Pourquoi tu tousses ?

La pollution à l'ozone continue d'augmenter en France, aussi bien dans les agglomérations qu'en zone rurale, selon le bilan de la qualité de l'air en 2006 publié mercredi par le ministère de l'Ecologie.
Et les concentrations en particules fines, notamment celles inférieures à 10 microns, particulièrement néfastes à la santé respiratoire, ont tendance à stagner depuis 2004. Vive le diesel !
Heureusement, ça va changer, tous les partis ont signé le pacte de Hulot.

Je me recentre, tu te recentres

Ségolène, la présumée différente, a recentré son programme sur le modèle social français version 1947, qu’elle a tenu à entourer symboliquement du cercle des éléphants, pour sa défense.
Itou, il y a quelques siècles, Sarkozy, précandidat, appelait à la rupture. Sur le nucléaire iranien, l’Afrique, la défense, le Moyen Orient, les Etats-Unis, la rupture d’avec le chiraco-gaullisme éternel devient une fissure difficilement visible. Encore un mois, la fracture sera réduite et la fissure complètement cicatrisée.
Bayrou hésite entre le centre et le centre. Il fait son miel des pantalonnades des précédents.

Sonde moi et dis moi qui je suis

Les sondages pleuvent si dru qu’on a de la peine à suivre le yoyo des candidats. Mesurent-ils l’état de l’opinion ou déforment-ils l'état de l’opinion ? Une statistique c’est toujours le quotient d’un numérateur et d’un dénominateur. Augmenter l’un, diminuer l’autre, tout est dans l’art de la question, c'est comme le tango, bien fol est qui s’y fie.
Même l’INSEE (service sous l'autorité du ministère des finances) se mélange l’arithmétique des chômeurs, remettant à des temps plus calmes les calculs qui fâchent et les distinctions subtiles entre taux de chômage au sens du BIT et taux à la française, corrigé des variations électorales, forcément saisonnières.

Le vilain petit canard

Comment, la Zapatera, Sainte Jeanne des classes laborieuses et le Prince consort, ennemi des riches et taxateur des moyens, auraient trompé le fisc sur la valeur de leur patrimoine durement acquis dans une longue vie de dur labeur ininterrompu et maigrement rétribué ?
Le Canard est un vil contempteur des valeurs du socialisme moderne et s'attaque à la plus sacré des libertés, celle de mettre sa famille à l'abri du besoin.
D'ailleurs s'il y a une légère erreur (de 1 à 7 dit le Canard ) c'est la faute de l'expert comptable (au trou, l'infâme) et la responsabilité du fisc qui n'a pas vérifié (tous des fonctionnaires somnolants)

Le garde des sceaux saucé

Le garde des sceaux s’est fait retoquer deux dispositions phares de son projet de réforme post Outreau par le conseil constitutionnel.
Heureusement que le garde des sceaux est un fin professionnel du droit assisté par la crème de la crème des juristes. Sans ça…
Magistrats 1 Députés 0

Aux frontières du monde libre ?

Le contingent français en poste à Birao, dans le nord-est de la république centrafricaine, a été attaqué dimanche par des rebelles, repoussés grâce à l'intervention des Mirage F-1 français, a annoncé à Paris l'état-major des armées.
Je ne savais pas que l'on était en guerre.

Scène ordinaire de la vie aéroportuaire

Roissy ce matin 7H30 : Gigantesque queue et total désordre pour les taxis au terminal 2A qui accueille inopinément en plus des avions prévus au 2C, cohue des chariots, pleurs des enfants, récriminations des parents. Attente interminable. Chamailleries et resquilleurs. Apocalypse.
Du fond de la queue, une voix puissante interpelle la préposée au flux des taxis, en uniforme fluo. Qu’est ce que c’est que ce bordel, c’est vous qui l’organisez, ou quoi ? La foule soutient la voie puissante et pousse sa clameur de mécontentement.
Hurlement de la préposée en fluo : Vous avez ce qu’elle vous dit l’organisation ? Bras d’honneur.
Les pandores, prudents, se retirent à distance raisonnable.
La foule, surtout des étrangers, et la voix puissante, matées, mate la fluo en silence, tandis que la crue des passagers allonge la queue qui déborde de partout.
Comme dit le voisin de queue : Welcome to Paris
et comme dit le chauffeur de taxi (après 2 heures d'attente) : C’est tous les jours comme ça et souvent pire.

Nationalisez Airbus

Villepin, les finances, les candidats, les parlementaires et les collectivités locales sont au chevet d’Airbus dans une grande parade de commisération.
Avec de tels docteurs qui font tous les jours la preuve de leurs compétences gestionnaires, la survie du malade est assurée.

L'élection à trois tours

François Hollande, le consort qui taxe les classes moyennes plus vite que son ombre, a envisagé mercredi à Laon la possibilité d'un changement de règle pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, évoquant notamment l'idée d'un parrainage citoyen.
Suggestion : Votons d’abord pour désigner les candidats avant de voter pour l’élection du président.

La république

Servir la collectivité à plein temps (voire à plusieurs pleins temps pour les dévoués cumulards) est un sacrifice dont on ne mesure pas assez la grandeur et les dures exigences. En plus il faudrait que tant d'abnégation s'exerce dans le plus complet dénuement ?
En vérité, les patrimoines cachés qui se révèlent ici et là (sans compter, innombrables, ceux dont on n'ose parler) sont une juste correction du destin et compensent la pingrerie d'une république qui ne sait pas rétribuer les immenses talents de nos dirigeants à la vraie hauteur de leurs mérites.